Les vacances sont finies. Cette première phrase vous énerve ? Ben moi aussi. Je n’aime pas du tout, mais alors pas du tout le mois de septembre. C’est un janvier en avance, un kinder-suprise de 30 jours. On sait que quelque chose commence, on ne sait jamais quoi. Dans mon cas, je ne sais jamais ce qui va me tomber dessus. Une petite bataille d’immortels juste pour me mettre dans le bain ? Des nouveaux amis tendance psycho machiavélique ? Après mes dernières aventures, j’aimerais bien qu’on me laisse un peu de répit.
Emma est très contente de ma nouvelle résolution. Me tenir loin des problèmes. Mais, juste pour rétablir la vérité, je tiens à préciser que je ne cherche JAMAIS les ennuis. C’est eux qui semblent être dotés d’un GPS infaillible pour me trouver. C’est tout de même pas de ma faute si un immortel a succombé à mon irrésistible charme. (Alors c’est très prétentieux, mais comme Victor n’a pas l’adresse de mon blog, je peux me lancer quelques fleurs tout de même !)
Bon, je reviens au sujet. Je me baladais sur Grant aujourd’hui, la bise d’un septembre à San Francisco me fouettant joyeusement les joues quand une idée lumineuse m’a traversé l’esprit. Inquiets ? Moi aussi, quand j’ai une idée, je me méfie tout de suite. En général je finis toujours dans un imbroglio impossible à gérer sans l’intervention de tout mon escadron amical.
Là, non ! J’ai eu une idée de fille NORMALE ! Que font les filles à la rentrée ? ! Elles changent de tête (et pas en tenue de camouflage pour éviter que l’ancêtre Lu ne vous retrouve !!) ! Voilà mon idée !
Je vais me couper les cheveux. Ça c’est une décision.
Après, je penserais (peut- être) à :
1/ Me trouver un vrai boulot qui n’implique pas un costume ridicule de serveuse, ou un uniforme de playmate à la retraite pour faire de la démonstration de parfum.
2/ Devenir adulte, responsable, posée enfin tous les adjectifs dont rêve ma mère.
3 / Arrêter de prendre des résolutions qui, de toutes manières, seront impossibles à tenir.
J’appelle Emma, elle trouve mon idée grandiose. Comme elle dit «nouvelle coupe, nouvelle vie !». Venant d’une scientifique dopée à la logique, moi je fais confiance.
J’arrive donc chez le coiffeur, je tente de lui exposer mon problème.
«Il me faut une coupe qui me rajeunirait, ça me laissera donc une marge par rapport à mon sublime petit ami qui est immortel, voyez vous !»
Mine perplexe de l’artiste, qui me dévisage ciseaux à la main. Je pense qu’il est à deux doigts d’appeler l’asile le plus proche. C’est tout de même simple !
«Non parce que lui, avant qu’il ne souffre de calvitie, moi je ressemblerai déjà à une poire fripée en compost !»
Ses yeux bridés s’étirent dangereusement vers ses lobes d’oreilles. Machinalement, je me demande si je ne suis pas tombée sur un coiffeur surnaturel, qui explose en cas d’incompréhension.
Après mûre réflexion, j’ai fait comme les filles normales. J’ai dit :
«Faites ce que vous voulez !» (mais j’ai enclenché la caméra sur mon portable pour qu’Emma vienne me sauver en cas de catastrophe… Ah on ne perd pas les bonnes habitudes !)
Si vous n’avez pas de nouvelles de moi d’ici quelques jours, vous pouvez sérieusement vous inquiéter. Parce qu’avec moi, vous le savez bien, il n’y a que deux options : soit, je me suis (ENCORE !) faite enlever par des immortels déséquilibrés - une broutille pour eux faut bien qu’ils s’amusent un peu - soit je n’ose plus sortir de chez moi parce que je ressemble à un teckel lépreux après un toilettage douteux.
PS : Avant le désastre, je veux bien vos avis ! Carré ? Frange ? Mèches (je me dis qu’étant californienne, ça pourrait faire son petit effet sur Victor ?! ) ? Un brushing ? (pitié, dîtes ça, moi j’aime bien ma tête comme ça en fait ! ) . C’est fou comme on peut être téméraire et défier l’ancêtre Lu mais trembler devant une paire de ciseaux !
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